Ferme de Latapoune - Livernon |
Il me raconte un peu l'histoire de l'élevage local : Autrefois, les agriculteurs avaient des vaches, des cochons, des brebis, des poules...
Le grand père a peu à peu abandonné les cochons et les
vaches pour faire essentiellement de la brebis après la guerre de 70 quand l’agriculture a
commencé à se spécialiser.
Au départ, les brebis étaient juste en plus, la subsistance était
assurée par les vaches et les cochons.
Le causse très pauvre est le mieux valorisé par la brebis qui est élevée pour sa viande. Mais la spécialisation a entraîné la perte de tout ce qui était produit à côté et donc l'agriculture est devenue dépendante pour les céréales.
"Ce n’est pas naturel d’acheter une viande qui vient
d’Australie ou autre. Avec la traçabilité qui permet de connaître d’où vient la
viande. Il y a eu une prise de conscience que l’avenir est dans le local.
Notre installation on y croit !"
Ils veulent donc redévelopper l’activité locale comme avant. Retrouver un
développement économique plus humain et plus adapté à la région. Ils se sont remis à faire de la céréale de très bonne qualité en agriculture bio.
Par contre, en utilisant les outils modernes et notamment Internet qui relie et facilite les commandes (quand ça ne tombe pas en panne précise t-il !)
"Autrefois, l'agriculteur produisait et vendait (il avait donc le contact humain avec le consommateur). Avec la
spécialisation, les producteurs sont devenus des personnes qui brassent de gros chiffres d’affaires mais
ont juste de quoi vivre. Ils sont écrasés par un système très technique, couverts de dettes et ne font qu’engraisser des bêtes.
Il n'y a plus de sens dans le métier. On ne voit plus personne à passer des journées de fou sans gagner sa vie. Pas étonnant que certains agriculteurs en arrivent au suicide !"
Pour le grossiste l'agneau n'est jamais assez bien (une façon de faire baisser les prix !)
Avec la vente directe, non seulement les clients sont contents
mais ils le disent. Cela redonne du sens et
la passion du métier... (ils sont maintenant à 100% en vente directe)
Et la laine dans tout ça ?
"La laine c’est la passion de Pierre et il me la transmet !
L'Industrie à fait perdre le sens du métier à certains agriculteurs. La laine c’est un déchet pour l’industrie."
L'Industrie à fait perdre le sens du métier à certains agriculteurs. La laine c’est un déchet pour l’industrie."
La laine caussenarde a un effet ressort et gonflant
exceptionnel qui se conserve dans le temps. D’où son intérêt pour la
literie car elle ne se tasse pas.
Les bêtes sont sélectionnées en fonction de critères visuels dont la laine. On s'est aperçu qu'il y avait un lien entre la beauté de la laine et la génétique de la bête.
La sélection se fait aussi sur les taches afin d'éviter une toison tachée. Les taches noires doivent se trouver autour des yeux, aux commissures des lèvres et sur les oreilles. Il faut d'ailleurs éviter le bélier noir sur des brebis blanches !
"C'est l’œil de l’éleveur : la brebis belle, on la voit."
"Au niveau des relations humaines, c'est très riche. A la fois entre les quatre agriculteurs qui veulent remonter toute cette filière qu'avec les bénévoles passionnés de "la Caussenarde". ça a permis de rapprocher les agriculteurs qui sont amoureux de leur laine, on ne se sent pas seul, on fait une équipe avec ce projet qui permet de relier les différents artisans de la filière."
Nous terminons cette discussion autour de l'agnelage... mais ceci est une autre histoire... à suivre !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire