Transhumance


Le Folklore

Nous arrivons sylvie et moi à Espédaillac, au son des accordéons et des danseurs... Je suis toujours étonné de voir se mélange entre fervents défenseurs de traditions parfois complètement étrangères au territoire qui les accueille (nous avons eu  droit à des bourrées Auvergnates...) et ses néo-ruraux avides de punk rock de bières et bals « trad ».




La joyeuse troupe de danseurs cantaliens sexagénaires jongle allégrement entre les prothèses de hanches et la fracture du col du fémur quand je me dirige vers le reste du couderc envahit par un marché de producteurs, le bar et une tablée d’élus (nous sommes entre deux élections locales), même la préfète est présente....


Dans ce « marché » entre les fleurs, une expo de peinture, une carnetiste (si!si!), un producteur de fromage et de miel, un vendeur de viande d’agneau, je tombe sur ce stand et là je ne sais pas trop qu’il vend ….



La tonte

La laine du mouton pousse en continu... il est donc tondu au minimum une fois pas an. La tonte est pratiquée par des professionnels qui se déplacent. C’est un acte très rapide au cours duquel la brebis n’est pas entravée. Le grand risque réside dans les coupures. Il faut arriver à faire vite, proprement en conservant la laine en toison entière et sans coupure. C’est un acte indispensable à la bonne santé du mouton... Et de là découle la valorisation de cette matière, car la vente de la laine n’est plus vraiment rentable pour les éleveurs, surtout en petits troupeaux. Les grands troupeaux de l’hémisphère sud produisent près de la moitié de la laine mondiale !


La foule se presse contre les enclos afin de suivre la démonstration de tonte. Difficile de trouver un petit coin pour croquer !






Les dernières tontes donnent lieu à un chronométrage... Du coup, j’ai la sensation d’être chronométrée sur mon temps de dessin ! ça stresse ! ça va tellement vite qu’on ne sait plus, au bout d’un moment, où se trouve la tête de la brebis, car elle est retournée durant le temps de la tonte ! 


« on reconnaît les anciens avants de  rugby, car ils ont les oreilles comme des choux » - dixit Sylvie ancienne entraineuse




Le troupeau part  et nous aussi ...


Espédaillac - Il est un peu plus de 17 h. Le troupeau est prêt à partir. On nous rappelle au micro le projet de cette transhumance, né d’une rencontre entre le président de l’association transhumance en Quercy et un conseiller départemental du Cantal. D’un côté il y a les grands espaces du Cantal à entretenir, de l’autre il y a une association avec une grande expérience de pratiques pastorales... Entre les deux, c’est toute une filière à valoriser. Ainsi est née l’association "la transhumance entre vallée du Lot et volcan cantalien". Agriculture et tourisme sont partie prenante de ce projet.


Nous avons droit avant le départ aux discours des « élus » et représentants officiels, tout le monde est remercié, l’état, les régions, les départements le Crédit Agricole, etc... je me demande si au XIXe siècle, la liste des sponsors était aussi longue...


Rendez-vous avec le troupeau


 Espagnac Ste Eulalie - 19 h, les cloches de l’église résonnent... au bar, on prépare le rosé pamplemousse tandis que les pas des marcheurs se font entendre sur la route, signe que les brebis ne doivent plus être très loin...


Nous profitons des essais de sono pour dessiner le prieuré du Val Paradis, nous sentons que les choses s’activent lorsque la voiture du conseil général amène les poubelles...


Mais le troupeau se fait encore attendre un peu. Nous sommes plusieurs à nous poster le long de cette petite route qui monte vers le lieu du campement du soir pour les brebis, première étape de la transhumance. Tout à coup, on sent une agitation... Les clochettes se font plus présentes. ça y est, elles arrivent !

Alors que nous nous battons contre les moustiques qui en veulent à nos mollets, nous préparons nos crayons... Les voilà... le troupeau défile devant nous en quelques secondes ! C’est presque risible d’essayer d’en saisir une trace sur le papier ! Odeurs de menthe et d’herbe coupées car elles arrivent à croquer en bord de route tout en avançant !




Nous avons bien gagné notre rosé pamplemousse au son de l’accordéon diatonique !
Nous rencontrons « Isolina » qui va effectuer la transhumance avec une copine.
- Tu sais, je ne n’ai pas de boulot, pas d’enfant, pas de mec...
- il te reste les brebis …
Nous finissons en riant cette première étape de la transhumance.


Pour conclure, un petit sms d’Isolina arrivée dans le Cantal trois semaines plus tard.
"Transhumance une chouette aventure humaine écologique. Une belle relation entre l’homme et l’animal. Une découverte des paysages magnifiques, un beau patrimoine. Le partage, la bière, la truffade, la danse, la tempête, les rigolades, les engueulades, la voiture, la tente, les numéros de téléphone top secrets... tout ça en 3 semaines. Vive la Vie !"






0 commentaires:

Enregistrer un commentaire