La ferme d'Emilie sur l'île d'Yeu

Un séjour sur l’île d’Yeu... Comment ne pas m’intéresser aux brebis lorsque j’apprends qu’un troupeau se trouve sur l’île ?

Rencontre par deux fois avec Émilie, la bergère... Une première fois sur le port alors qu’elle y tient un petit stand qui mêle des tricots de belle couleurs : écru, bise et bleu avec des confitures de fruits rouges et des tisanes. Une seconde fois à « la fabrique », un espace dans lequel on trouve toutes sortes de produits artistiques et artisanaux fabriqués sur l’île.

Dans sa ferme biologique, Emilie élève près de deux cents brebis de deux races différentes : les vendéennes qui sont des brebis rustiques, à la tête foncée et au corps clair (on dirait presque qu’elles se sont déguisées avec une peau de mouton !) et les solognotes, une autre variété très rustique qui a une très belle couleur de pelage : un bise dans lequel se glissent quelques poils de jarre roux qui donnent cet aspect chaleureux !

Lorsque je discute avec elle, je me rends compte que les problèmes rencontrés par la filière laine sont à peu près les mêmes que ceux vus dans le Lot, en rajoutant les surplus de coûts liés à l’insularité, aux transports par bateau.

Donc elle a eu le même souci de valoriser cette filière, ses brebis étant au départ élevées pour leur viande et la laine n’étant qu’un déchet !

A la base, elle dispose de deux couleurs naturelles de laine, à cela, elle rajoute de l’indigo sur la laine claire afin de la teindre dans un très beau bleu qui s’accorde merveilleusement aux tons de départ. La laine est tricotée pour en faire des pulls, bonnets, mitaines, chaussons etc... ou même amenée dans une filature pour en faire des pulls type marins (« les hommes notamment les préfèrent aux pulls tricotés main » rajoute t-elle)

Lorsque je lui pose la question de la viabilité de son exploitation, Émilie ne me cache pas qu’il ne faut pas compter son temps, qu’elle est aussi aidée bénévolement par des membres de sa famille ou par des stagiaires sur la ferme. Elle semble en tout cas passionnée par son métier, enthousiaste et pleine d’idées pour poursuivre la valorisation (feutrage par exemple). Si vous faites un saut sur l’île, n’hésitez pas à lui rendre visite !

Le troupeau des vendéennes se trouve non loin du "vieux château"... je les ai surprises à contre jour un matin !